Le test de la Mariette et la détection de la dyslexie
Marie Lubineau, Cassandra Potier Watkins et Stanislas Dehaene ont créé le test de la Mariette, qui permet une détection plus précise de la dyslexie chez les enfants du CP au CM2. Leurs résultats scientifiques viennent d'être publiés.
La dyslexie n’est pas rare : elle touche entre 8 et 15 % de la population, mais son diagnostic n’est pas simple. Lorsque les enfants apprennent à lire, ils font tous des erreurs qui font partie du processus normal d’apprentissage du cerveau. De plus, la dyslexie ne se manifeste pas de la même manière chez tous les enfants : les erreurs dépendent de la zone du système de lecture du cerveau qui est déficiente.
La lecture est complexe ! Elle n’est pas gérée par une seule zone du cerveau, mais par tout un réseau.
Pour lire, nous devons :
• déplacer nos yeux rapidement et précisément,
• reconnaître et positionner les lettres dans les mots,
• relier ces lettres aux sons, au sens et au langage.
Chacune de ces étapes se développe à son propre rythme. Une difficulté à n’importe quelle étape peut rendre la lecture difficile et, selon le stade et la gravité, la dyslexie se manifestera de manière très différente.
Dans notre nouvelle étude, nous avons suivi plus de 800 enfants français, du CP au CM2, à l’aide du test de la Mariette. Contrairement aux tests de dépistage traditionnels, celui-ci ne mesure pas seulement la vitesse, mais analyse également les types d’erreurs commises par les enfants. Cela nous aide à distinguer les erreurs qui font partie du développement normal de celles qui peuvent être le signe d’une dyslexie.
Pourquoi est-ce important ? Parce que la dyslexie n’est pas une maladie unique. Il s’agit d’un éventail de difficultés.
Mon conseil aux enseignants et aux parents : la lecture est un super-pouvoir incroyable du cerveau. Parfois, elle vient facilement, parfois elle prend du temps, et parfois elle est vraiment difficile. Demandez de l’aide dès que possible si votre enfant en a besoin, et utilisez toujours l’enseignement phonétique, qui reste la méthode la plus efficace pour tous les enfants, y compris ceux qui souffrent de dyslexie.
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